Qu’est ce qu’un polype?
Les polypes utérins sont des excroissances qui se développent aux dépends de la muqueuse du corps utérin (endomètre) ou aux dépends de
la muqueuse du col utérin (endocol).
Ces excroissances sont des tumeurs bénignes qui peuvent être uniques ou multiples.
Ils surviennent dans un contexte de trouble hormonal (dysovulation, insuffisance du corps jaune, hyperoestrogénie).
Les polypes peuvent apparaître à tout âge de la vie génitale, exceptionnels avant la puberté, peuvent se développer au cours de la ménopause, même tardive (80 ans)
Leur consistance est molle et dépressible, mais parfois, ferme et dure et peut ainsi simuler un fibrome.
Souvent méconnus car de petite dimension, les polypes endo utérins sont responsables de 24,6 % métrorragies, tout âge confondu.
Un polype peut être « pédiculé » (comportant un pied d’insertion) ou sessile (large base d’implantation). Il peut être « fibreux » ou « muqueux ».
Polype pédiculé Polype sessile
L’épithélium de surface de type glandulaire peut:
- Suivre modifications cycliques endomètre avoisinant , c’est le polype fonctionnel (polype muqueux)
Il est alors mobile et dépressible avec l’extrémité de l’endoscope, possède une structure rappelant l’endomètre environnant, avec une surface congestive.
- Ne pas être en phase avec l’endomètre, et c’est le polype non fonctionnel (polype fibreux), souvent gros et aplati, mais peu dépressible, avec
une surface lisse et peu vascularisée.
Polype muqueux Polype fibreux
Son association à un cancer de l’ endomètre rare (0,55 %), mais le polype n’est pas en lui même un facteur de risque de survenue d’un adénocarcinome de l’endomètre. Sa structure endométriale peut se cancériser comme tout endomètre.
Symptômes
Les polypes utérins sont le plus souvent asymptomatiques.
Ils peuvent être découverts à la suite d’une hémorragie génitale survenant en dehors des règles (métrorragie) ou à la suite de règles trop
abondantes (ménorragie), lors d’un bilan de stérilité (échographie, hystérosalpingographie, hystéroscopie diagnostique) ou par hasard lors d’une échographie pelvienne ou lors d’une consultation gynécologique de routine.
Ils peuvent participer à une éventuelle infertilité lorsqu’ils sont volumineux ou lorsqu’ils sont placés dans une zone de l’utérus où se produit l’implantation de l’embryon (dans le fond de la cavité).
Ils peuvent très rarement dégénérer (devenir cancéreux), sauf en période péri ou post ménopausique où il convient de les vérifier plus précisément par une analyse histologique.
L’ echographie endovaginale
permet de faire le diagnostic, mais leur nature (bénigne ou maligne), leur situation, la nécessité ou non de prévoir leur exérèse (ablation)
sera toujours précisée par une hystéroscopie faite en consultation qui permettra une visualisation directe de leur aspect.
Il s’agit d’une formation ovoide hyperechogène intrautérine, entourée par les echos de l’endomètre sur tous ses contours.
En Doppler couleur et énergie :présence d’un pédicule vasculaire à point de départ myometrial qui affirme le diagnostic.
Echo endovaginale Doppler énergie(pédicule vasculaire) Echo 4D
L’ echosonographie augmente la sensibilité et la fiabilité du diagnostic echographique des polypes (sérum physiologique introduit
par une canule et remplissant la cavité utérine, silhouettant ainsi le contenu pathologique.
polype ? en echo 2D polype en Echosonographie
L’ echosonographie 3D
polype en echosono 3D (Dr.Levaillant) polype en echosono 3D (Dr Zemmouri)
L'hystéroscopie diagnostique :
va décrire le polype: sa taille, son volume, sa vascularisation (et donc son activité), sa topographie et ainsi définir les conditions propres à son exérèse.
polype au départ polype de l’isthme polype du col polype du corps
* Leur taille peut varier de quelques mm à plusieurs centimetres (> 10cm)
Quelques mm (naissance) Polype occupant toute la cavité
Leur aspect peut être très variable et prendre tous «les visages»
Comment enlève - t-on un polype ?
Auparavant les polypes étaient retirés par une intervention que l’on appelait « Curetage » Aujourd’hui cette intervention est devenue obsolète
car aveugle et souvent incomplète.
La résection hystéroscopique de polypes : consiste sous contrôle de la vue (grâce à l’endoscope placé dans la cavité) à retirer
eléctivement le polype sans toucher au reste de la cavité, afin de ne pas l’abîmer . Cette nouvelle façon d ’aborder l’intervention (l’utilisation d’une
caméra endoscopique) est plus précise et ne risque pas d’altérer la fertilité ultérieure.
Après la ménopause, ou lorsque la patiente ne souhaite plus de grossesse, on peut y associer une endométrectomie ( intervention qui
consiste à retirer l’endomètre : la muqueuse qui tapisse l’utérus) afin d’éviter que de nouveaux polypes ne repoussent à coté de ceux qui ont
été retirés .
Chez les patientes en âge de procréer, il convient de contrôler l’hystéroscopie opératoire par un nouveau contrôle hystéroscopique
diagnostique (fait en consultation) un à deux mois après l’intervention afin de contrôler l’intégrité de la cavité et la bonne cicatrisation.
Pour voir la technique de résection :
Polype et fertilité :
Les polypes peuvent participer à une éventuelle infertilité lorsqu’ils sont volumineux ou lorsqu’ils sont placés dans une zone de
l’utérus où se produit l’implantation de l’embryon (dans le fond de la cavité).
Le mecanisme d’action est inconnu: interference dans le transport des spz?, diminution de l’implantation?, hyperproduction de
facteurs inhibiteurs?
3 études randomisées et 1 non randomisée montrent une augmentation des taux de grossesses par IIU en cas de
polypectomi (taille moyenne : 9 mm) (63,4% vs 28,2%, Perez-Medina )
Ben Nagi a montré que les polypes altéraient l’implantation en diminuant la concentration des facteurs d’implantation (IGFBP-1, TNFa, ostéopontine).
La lourdeur et le coût de la prise en charge en AMP imposent l’utilisation de tous les moyens pour augmenter les chances de succès
et il existe un compromis de réséquer tous les polypes dépassant 2 cm avant tout cycle de FIV.
Cette attitude est soutenue aussi par la simplicité du geste qui est réalisable en ambulatoire à l’aide d’instruments mécaniques ou d’électrodes
bipolaires.
Pour en savoir plus:
Endometrial polyps in postmenopausal women.
Acta Obstet Gynecol Scand. 2009 Mar 6:1-3.