La Ménopause
La Ménopause
La ménopause correspond à la fin de la période reproductive de la femme, habituellement vers l’âge de 50 ans. Elle est marquée par l’arrêt des règles ainsi que par la cessation de l’ovulation et de la sécrétion par les ovaires des hormones sexuelles (oestrogènes et progestérone).
Médicalement parlant, on sait qu’une femme est ménopausée lorsqu’elle n’a pas eu de menstruations pendant 12 mois consécutifs. Néanmoins, le début de la ménopause, c’est-à-dire la cessation permanente des règles, se situe au début de ces 12 mois. Il ne peut donc être établi que rétrospectivement.
La période de 2 à 7 ans qui précède la ménopause se nomme périménopause (et non préménopause). L’ovulation devient plus irrégulière. Le taux d’oestrogènes peut varier de façon très importante. C’est durant ces années de transition qu’apparaissent les irrégularités menstruelles et les symptômes incommodants : bouffées de chaleur, perturbations du sommeil, sautes d’humeur, etc.
L’intensité des symptômes varie d’une femme à l’autre : certaines n’ont pas d’autre symptôme que l’arrêt des menstruations, tandis que d’autres ont des symptômes d’intensité modérée à grave (20 à 30 % des femmes).
Remarque. Après la ménopause, même si les ovaires ne sécrètent plus d’oestrogènes, les glandes surrénales et le tissu adipeux (les réserves de gras) continuent à en libérer de petites quantités.
La ménopause prématurée ou précoce
Lorsque la ménopause survient avant l’âge de 40 ans, elle est considérée comme prématurée. La ménopause prématurée peut survenir spontanément ou encore être provoquée par une maladie, des médicaments, une chirurgie ou un traitement de radiothérapie ou de chimiothérapie.
Par exemple, l’ablation chirurgicale des 2 ovaires provoque la ménopause. En revanche, l'ablation seule de l'utérus (l’hystérectomie) ne suffit pas à provoquer une ménopause (car les ovaires continuent à produire des oestrogènes), mais fait cesser les règles. Les traitements contre le cancer, par chimiothérapie ou radiothérapie, peuvent conduire à une cessation plus progressive des règles. L’effet de ces traitements sur le cycle menstruel dépend de leur puissance. Les règles peuvent revenir avec l’arrêt du traitement.
Conséquences à plus ou moins long terme
Risque osseux
La perte osseuse est un processus inéluctable de vieillissement du tissu osseux qui survient à partir de l’âge de 30 ans et s’accélère après la ménopause en raison de la carence oestrogénique. Chez les femmes ménopausées, l’incidence des fractures entre 50 et 60 ans reste faible (de l‘ordre de 5 fractures du poignet, 1 à 2 tassements vertébraux et 0,5 fracture du col fémoral pour 1000 femmes par an). Néanmoins, ce risque est plus important chez les femmes ayant eu une ménopause précoce et présentant d’autres facteurs de risque (antécédent de fracture du col du fémur sans traumatisme chez un parent du 1er degré, maigreur ou encore d’antécédent de corticothérapie de plus de trois mois consécutifs).
Risque cardiovasculaire
La ménopause est associée à une augmentation du risque cardiovasculaire à long terme mais le rôle propre de la carence oestrogénique n’est pas clairement établi. Il pourrait tout simplement s’agir du vieillissement et de la présence plus fréquente avec l’âge de certains facteurs de risque comme la surcharge pondérale ou l’obésité, le diabète, l’hypertension artérielle ou encore l’hypercholestérolémie.
Les symptomes
La chute de production de progestérone et d’œstrogène s’accompagne de plusieurs symptômes d’intensité variable selon les femmes appelés troubles du climatère. Certains peuvent être transitoires, d’autres plus durables. Les manifestations les plus spécifiques sont vasomotrices (bouffées de chaleur, sudation nocturne), génitales (sécheresse et atrophie vaginales) et urinaires (dysurie). Plus de 50 % des femmes se plaignent de ces troubles au moment de la ménopause, notamment de bouffées de chaleur. La fréquence et la sévérité de ces troubles vasomoteurs diminuent avec le temps, mais sont encore présents plus de 10 ans après la ménopause chez environ un quart des femmes
Par ailleurs, pendant cette période, entre 30 % et 50 % des femmes se plaignent de troubles moins spécifiques de l’arrêt des sécrétions ovariennes comme les troubles du sommeil, de l’humeur et des fonctions cognitives .
Les symptômes sont habituellement plus marqués durant la périménopause. Ces symptômes sont liés aux changements hormonaux qui se produisent durant cette période de transition, mais aussi au vieillissement. Ils se manifestent de façon imprévisible et varient beaucoup d’un mois à l’autre.
• - Menstruations irrégulières.
• Elles sont une manifestation fréquente de l’instabilité hormonale qui se produit durant la périménopause.
•
• - Bouffées de chaleur
•
•
•
• - Sueurs nocturnes
•
•
•
• - Perturbations du sommeil
•
•
•
• - Troubles de l'humeur.
•
•
•
• - Baisse de libido
• Le désir sexuel est un phénomène humain complexe qui, sur le plan hormonal, dépend surtout des hormones sexuelles : les oestrogènes et les androgènes (testostérone et déshydroépiandrostérone ou DHEA). Selon les résultats d’une large étude portant sur les femmes à la ménopause, la libido et l’excitation sexuelle tendent à diminuer avec les années. Pour plus d'information concernant la sexualité avec l’âge, voir section Sexualité.
•
• - Sécheresse des muqueuses
• L’arrêt de la sécrétion d’oestrogènes par les ovaires diminue la production de mucus dans le vagin et la vessie. Cette baisse de production entraîne l’assèchement et l’amincissement des muqueuses. De plus, les sécrétions vaginales se modifient : elles deviennent plus aqueuses et plus alcalines (moins acides). Plus de la moitié des femmes ménopausées vivent des inconforts reliés à la sécheresse vaginale. Ces inconforts se manifestent par des démangeaisons, une sensation de brûlure dans le vagin et sur la vulve et des douleurs durant les relations sexuelles. Cette sécheresse des muqueuses ne présente pas de risque pour la santé. Il existe des solutions pour soulager l'inconfort qu'elle provoque.
•
• - Vieillissement de la peau, cheveux plus secs
• La peau tend à devenir plus sèche, et les rides, plus prononcées. Les cheveux deviennent plus secs et fragiles. En effet, la baisse d’oestrogènes entraîne une réduction de la production de collagène et d’élastine, 2 substances qui jouent un rôle important dans l’élasticité de la peau ainsi que dans son tonus. Cependant, les causes principales de l’apparition des rides demeurent le temps (le vieillissement) et l'exposition cumulative au soleil. En outre, d’autres facteurs peuvent modifier l’apparence de la peau et des cheveux, comme un ralentissement de l’activité de la glande thyroïde (hypothyroïdie). Il faut donc évaluer la situation globalement.
Voir fiches Vieillissement de la peau et Peau sèche.
• - Légère prise de poids
•
•
•
Les femmes qui prennent 2 à 4 kg à la ménopause demeureraient en bonne santé plus longtemps et survivraient plus longtemps que celles qui ne prennent pas de poids, en perdent ou en prennent plus. Les cellules graisseuses transforment les hormones des surrénales en hormones féminines. Une légère prise de poids, parce qu'elle atténue la baisse hormonale de la ménopause, semble donc bénéfique pour la santé.
Les Facteurs de risque
On ne parle plus d’un traitement hormonal mais des traitements hormonaux car les travaux de recherche ont montré que la voie d’administration des oestrogènes, le type de progestatif, la durée d’utilisation, le délai de mise en place après la ménopause, mais également le profil des femmes (cardiovasculaire, antécédent de cancer du sein, etc) sont d’importants déterminants du rapport risques/bénéfices des traitements hormonaux.
Si les risques sont faibles chez les utilisatrices en bonne santé, âgées de 50 à 59 ans, en revanche, la prise à plus long terme ou la mise en place d’un traitement chez des femmes plus âgées peut entrainer davantage d’effets adverses graves.
- Les traitements combinés oestroprogestatifs entrainent une augmentation du risque de cancer du sein liée à la durée de prescription, notamment après 5 ans d’utilisation. Ils sont donc formellement contre-indiqués en cas d'antécédent personnel de cancer du sein et leur bénéfice sur les troubles du climatère doit être régulièrement réévalué. Entre 2000 et 2002, le nombre de cancers du sein attribuables au traitement hormonal de la ménopause représentait 3 % à 6 % des cas rapportés chez les femmes âgées de 40 et 65 ans.
Le niveau d’augmentation du risque semble dépendre du type de progestatif utilisé. L’étude E3N a montré que l’utilisation de progestérone naturelle augmentait moins le risque de cancer du sein comparé aux progestatifs de synthèses. En cas de traitement uniquement à base d’œstrogène, la durée d’utilisation peut être prolongée chez des femmes sans facteurs de risque de cancer ou cardiovasculaire en raison d’un meilleur profil de sécurité.
- Les traitements hormonaux augmentent par ailleurs le risque de thrombose veineuse notamment l’embolie pulmonaire mais la voie d’administration transdermique des estrogènes, privilégiée en France, et au Maroc semble plus sûre que la voie orale. Le type de progestatif peut également jouer un rôle avec une bonne sécurité d’emploi de la progestérone naturelle vis-à-vis du risque thrombotique veineux et un effet délétère de certains progestatifs de synthèse.
- Le risque d’accident vasculaire cérébral augmente avec les œstrogènes oraux seuls ou combinés à un progestatif (entre 6,5 % et 13,5 % des cas d’AVC imputables chez les femmes âgées de 40 et 65 ans entre 2000 et 2002. L’effet d’un traitement hormonal sur le risque d’infarctus du myocarde est plus incertain et les oestrogènes n’ont plus leur place aujourd’hui dans la prévention du risque coronaire. Des données récentes suggèrent un effet délétère des estrogènes lorsque le traitement est démarré tard après la ménopause (après 60 ans environ). A l’inverse, lorsque celui-ci est mis en place dès la ménopause, il pourrait avoir un effet cardioprotecteur.
Globalement, l’augmentation du risque cardiovasculaire lié aux traitements hormonaux est d’autant plus marquée que les femmes présentent des facteurs de risque tels que l’obésité ou l’hypertension artérielle.
- Un modulateur sélectif des récepteurs aux estrogènes (SERM) peut être prescrit pour traiter l’ostéoporose chez les femmes ménopausées. Le Raloxifène permet de mimer les effets de l’œstrogène au niveau de l’os tout en les inhibant au niveau du sein et de l’utérus, limitant ainsi le risque de cancer de ces organes. Cependant, cette molécule est sans effet sur le syndrome climatérique et notamment sur les bouffées de chaleur.
Quand aux autres produits comme les phyto-estrogènes extraits du soja par exemple, leur efficacité n’a pas été établie sur les symptômes de la ménopause et leurs risques non évalués. A ce jour (En 2012), ils n’ont pas reçu l’approbation des autorités de santé et leur usage n’est pas recommandé.
Mieux connaître les bénéfices et les risques des traitements hormonaux:
Les chercheurs s’intéressent aux modifications et aux risques associés à la ménopause ainsi qu’aux traitements, notamment à partir de larges cohortes.
L’étude ESTHER (EStrogen and THromboEmbolism Risk) a été lancée par l’Inserm entre 1999 et 2006 pour évaluer l’impact de la voie d’administration des estrogènes et le rôle des progestatifs sur le risque de maladie veineuse thromboembolique chez des femmes ménopausées de 45 à 70 ans. Les résultats ont montré qu’un œstrogène par voie orale multiplie le risque d'événement thromboembolique par un facteur de l'ordre de 4 mais aucun risque n'apparaît associé au traitement transdermique. Cet avantage de la voie transdermique a été confirmé dans plusieurs grandes études de cohorte (E3N, One Million Study,..) et il a fait l’objet d’une recommandation européenne chez les femmes à haut risque. Par ailleurs, le progestatif associé doit être soigneusement choisi puisque seule la progestérone micronisée ou un dérivé prégnane ne semblent pas entrainer d’augmentation du risque thromboembolique veineux.
Facteurs de risques influençant l'intensité des manifestations de la ménopause
- Facteurs culturels. L'intensité des symptômes dépend beaucoup des conditions dans lesquelles survient la ménopause. En Amérique du Nord, par exemple, près de 80 % des femmes ont des symptômes à l’arrivée de la ménopause, surtout des bouffées de chaleur. En Asie, c'est à peine 20 %.
Ces différences s'expliqueraient par les 2 facteurs suivants, caractéristiques de l’Asie :
- une consommation abondante de produits à base de soja (soya), un aliment qui possède une teneur élevée en phytoestrogènes ;
- un changement de statut entraînant une valorisation du rôle de la femme aînée pour son expérience et sa sagesse.
Les facteurs génétiques ne semblent pas en cause, comme l'ont relevé les études sur les populations immigrées.
- Facteurs psychologiques La ménopause survient à un moment de la vie souvent porteur d'autres changements : le départ des enfants, la préretraite, etc. De plus, la fin de la possibilité d'enfanter (même si la plupart des femmes y ont renoncé à cet âge) constitue un facteur psychologique qui confronte les femmes au vieillissement, donc à la mort.
L'état d'esprit devant ces changements influence l'intensité des symptômes.
- Autres facteurs. Le manque d'exercice, la sédentarité et une mauvaise alimentation.
Note: L'âge auquel survient la ménopause est en partie héréditaire.
Prévention
La ménopause est le fruit d'une évolution naturelle. Néanmoins, des études réalisées à travers le monde montrent que des différences dans le mode de vie, l'alimentation et les activités physiques peuvent influencer l’intensité et le type de symptômes que subissent les femmes durant la ménopause.
De façon générale, on mettra toutes les chances de son côté en adoptant les mesures préventives suivantes avant 50 ans, particulièrement pendant la quarantaine.
• - Privilégier les aliments qui favorisent une bonne santé des os et du coeur : riches en calcium, en vitamine D, en magnésium, en phosphore, en bore, en silice, en vitamine K et en acides gras essentiels (oméga-3 notamment), mais faibles en gras saturés, et fournissant des protéines végétales au lieu de protéines animales .
•
• - Manger des aliments riches en phytoestrogènes (soya, graines de lin, pois chiches, oignons, etc.)
• - Au besoin, prendre des suppléments de calcium et de vitamine D
• - Pratiquer régulièrement une activité physique qui fait travailler le coeur et les articulations, ainsi que des exercices de flexibilité et d’équilibre ;
• - Cultiver une attitude positive par rapport à la vie
• - Rester active sexuellement ;
• - Pratiquer les exercices de Kegel, tant pour combattre l'incontinence urinaire à l'effort que pour améliorer la vie sexuelle en augmentant le tonus des muscles vaginaux .
• - Ne pas fumer. En plus de nuire aux os et au coeur, le tabac détruit les oestrogènes.
En outre, comme il a été expliqué ci-dessus, les femmes, du fait qu’elles sont ménopausées, mais surtout parce qu’elles avancent en âge, sont plus à risque d'ostéoporose, de maladies cardiovasculaires, de cancer de l’endomètre et de cancer du sein. On aura donc soin d'appliquer les mesures préventives associées à ces maladies
Traitements médicaux
Mode de vie
Un mode de vie sain contribue à réduire l’intensité des symptômes de la ménopause, améliore la santé cardiovasculaire et osseuse, et apporte une certaine protection contre plusieurs problèmes de santé.
1- Alimentation, pour réduire les bouffées de chaleur
•Au lieu de prendre 3 repas principaux, réduire les portions et prévoir des collations santé entre les repas
•Boire beaucoup d'eau
•Éviter ou diminuer considérablement sa consommation d’excitants : boissons chaudes, café, alcool, mets épicés
•Diminuer sa consommation de sucres concentrés
•Consommer régulièrement des aliments riches en phytoestrogènes.
2- Exercice physique
Toute forme d'activité physique est préférable à l'absence d'activité physique. Pour toutes les femmes, et particulièrement pour celles qui entrent dans cette période de transition, l'exercice quotidien procure plusieurs bienfaits importants :
- conserver ou atteindre un poids santé
- maintenir le système cardiovasculaire en forme
- réduire la perte de densité osseuse et le risque de chute
- diminuer le risque de cancer du sein
- stimuler le désir sexuel.
De plus, des études indiquent que les femmes sédentaires risquent plus d'avoir des bouffées de chaleur modérées ou importantes en comparaison avec des femmes qui font régulièrement de l'exercice.
On recommande d’être modérément active au moins 30 minutes par jour et d’intégrer à sa routine des exercices de flexibilité : étirements, tai-chi ou yoga par exemple. Pour des conseils adaptés, consulter un kinésiologue (le spécialiste de l’activité physique).
Techniques de relaxation: La respiration profonde, le massage, le yoga, la visualisation, la méditation, etc., peuvent aider à contrer les problèmes de sommeil, s’il y a lieu. La relaxation pourrait contribuer à soulager d’autres symptômes de la ménopause .
Medication
Qu'est ce qu'un THM ?
Le terme « THM » remplace celui de THS. Classiquement, le terme « THS » est réservé au traitement estroprogestatif chez les femmes jeunes ayant été ménopausées très précocement. Le terme « THM » est destiné aux femmes ménopausées à « l’âge normal ».
Le principe d’un THM est de remplacer les deux hormones (l'estrogène et la progestérone) dont la production par les ovaires cesse au moment de la ménopause. Le THM consiste donc à « substituer » des hormones à celles que vos ovaires sécrétaient lorsque vous aviez vos règles : estrogène tout au long du cycle et progestérone en seconde moitié du cycle, jusqu'aux règles suivantes.
L’estrogène est l’hormone efficace sur les troubles « climatériques » et en matière de prévention de l’ostéoporose. La prise d'estrogène en l’absence de progestérone pourrait conduire au développement d'un cancer de l'utérus. La progestérone protège l’utérus contre ce type de cancer, et il est donc indispensable de respecter l’association des deux hormones. Mais la progestérone n’est plus nécessaire si l’utérus a préalablement été ôté chirurgicalement (hystérectomie).
Le THM est un médicament ; en aucun cas il ne peut ralentir le vieillissement de l’organisme.
Le traitement hormonal de la ménopause vise à compenser la carence en oestrogènes. En France ey au Maroc, il est très majoritairement à base de 17 β-estradiol administré par voie transdermique (patch, gel) ou encore par voie orale. Chez les femmes non hystérectomisées, on associe systématiquement un progestatif par voie orale (progestérone naturelle, pregnane, nor-pregnane ) pour prévenir la survenue d’un cancer de l’endomètre lié aux estrogènes. Enfin, il existe différents schémas d’administration, séquentiels ou continus, entraînant ou non la préservation de fausses "règles".
Le traitement n’est pas systématique et n’est pas préventif. Il est réservé aux femmes qui souffrent de troubles du climatère et dont la qualité de vie est altérée au moment de la ménopause. Son efficacité sur les troubles du climatère est établie par des essais cliniques randomisés. Le traitement réduit la fréquence et la sévérité des bouffées de chaleur, améliore la sécheresse vaginale et les troubles de la sexualité.
En outre, le traitement hormonal a un effet protecteur sur l’ensemble des fractures (vertèbres, poignets, hanches) chez les femmes ménopausées et notamment les fractures vertébrales chez les femmes de 50 à 60 ans. En revanche, aucune preuve n’a été apportée d’un quelconque bénéfice sur les fonctions cognitives bien que certains travaux aient pu le suggérer.
Entre 2000 et 2002, des études randomisées américaines dont la célèbre Women’s Health Initiative ont semé le doute sur ces traitements en rapportant un risque accru de cancers du sein et de maladies cardiovasculaires chez les utilisatrices. Les autorités de santé internationale et française ont donc réévalué l’intérêt de ce traitement et confirmé son utilité dans les troubles du climatère pour des durées limitées et en tenant compte du profil de risque de cancer et de maladie cardiovasculaire des patientes. Cela signifie que l’intérêt du traitement doit être régulièrement réévalué. En moyenne, la durée de prescription actuelle est de 2 ou 3 ans en fonction de l’amélioration des symptômes.
Pour combattre les différents problèmes associés à la ménopause, les médecins recourent à 3 types d’approches pharmacologiques :
- traitement hormonal général
- traitement hormonal local
- traitements non hormonaux.
1- Traitement hormonal général
Le THM comprend généralement un estrogène et de la progestérone ou un de ses dérivés appelé progestatif qui mime ses actions. Il est disponible sous différentes formes qui peuvent être combinées entre elles.
- L’estrogène se présente sous forme orale (comprimé), cutanée (gel, patch) et nasale (pulvérisateur
- Les progestatifs seuls se présentent uniquement sous forme orale (comprimé).
- Il existe des associations estrogène + progestatif qui se présentent sous forme orale ou sous formede patch.
Le choix de la voie d'administration ne modifie pas l'efficacité du THM.
La tibolone (Livial) est considérée comme un THM car c’est une hormone qui a à la fois des propriétés progestatives et estrogéniques. Elle est disponible sous forme de comprimés.
De nos jours, l’hormonothérapie est réservée aux femmes dont les symptômes de ménopause sont prononcés et dont la qualité de vie est suffisamment compromise pour la justifier. La Société des obstétriciens et gynécologues recommande aux médecins de prescrire la plus faible dose efficace, pour la période la plus courte possible. La durée maximale conseillée est de 5 ans.
L'hormonothérapie peut contribuer à ralentir la perte de masse osseuse et ainsi réduire le risque de fracture. Par contre, elle ne devrait pas être prescrite dans ce but unique.
Certaines femmes prennent les hormones de façon continue, c’est-à-dire qu’elles prennent les oestrogènes et les progestatifs chaque jour. Les menstruations s’arrêtent alors (traitement sans règles). D’autres femmes suivent un traitement cyclique, et prennent les progestatifs seulement 14 jours par mois et les oestrogènes chaque jour. L’hormonothérapie prise de façon cyclique génère de « fausses menstruations »
* Hormonotherapie classique
Les oestrogènes sont habituellement prescrits en combinaison avec des progestatifs synthétiques : de l’acétate de médroxy-progestérone (AMP) comme le Provera® notament en Amerique du Nord et au Canada ou de la progestérone micronisée issue de plantes comme Utrogestan. La progestérone micronisée est un type d’hormone « bio-identique »
* Hormonotherapie bio-identique
Les hormones bio-identiques possèdent la même structure moléculaire que les hormones sécrétées par les ovaires : l’oestradiol-17ß (le principal oestrogène produit par le corps féminin) et la progestérone. Elles sont synthétisées en laboratoire à partir de plantes comme le soya ou l’igname sauvage.
L’oestradiol-17ß bio-identique s’administre par voie cutanée, ce qui le distingue de l’hormonothérapie classique. Il s’obtient sous forme de timbres (Estraderm®, Oesclim®, Estradot®, Sandoz-Estradiol Derm® ou Climara®) ou de gel (Estrogel®).
En plus de l’oestradiol-17ß, les médecins qui ont recours au traitement bio-identique prescrivent généralement de la progestérone micronisée. La technique de micronisation permet de transformer la progestérone en minuscules particules qui sont bien absorbées par le corps. Celle-ci est offerte par voie orale (Utrogestan®, Gestel).
Les hormones bio-identiques sont prescrites depuis plusieurs années au Canada et en France et au Maroc (l’appellation bio-identique est toutefois récente).
Plus sécuritaire, l’hormonothérapie bio-identique?
Aucune étude ne permet de l’affirmer. Nous n’aurons jamais de réponse à cette question, car une étude comparative (d’aussi grande envergure que la Women’s Health Initiative Study) serait beaucoup trop coûteuse. Ainsi, les femmes doivent faire un choix dans un contexte d’incertitude.
Cela dit, le fait que les oestrogènes soient administrés par voie cutanée réduirait les risques cardiovasculaires qui accompagnent la prise de l’hormonothérapie classique par voie orale. En effet, en traversant le système digestif, et plus particulièrement le foie, les oestrogènes forment des métabolites, ce qui ne se produit pas avec les hormones bio-identiques prises par la voie cutanée. C’est pourquoi certains médecins la privilégient chez les femmes à risque de problèmes cardiaques, par exemple.
2- Traitement hormonal local
L’application d’oestrogènes à petites doses, par voie vaginale, a pour but de soulager les symptômes liés à la sécheresse vaginale et à l’amincissement des muqueuses. Elle n’a toutefois aucun effet thérapeutique sur les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil et les troubles de l’humeur. L’hormonothérapie locale n’entraîne pas les effets indésirables et les risques associés à l’hormonothérapie générale.
Les oestrogènes peuvent être administrés dans le vagin à l’aide d’une crème, d’un anneau ou de comprimés. Leur efficacité est la même. La crème vaginale et les comprimés s’insèrent dans le vagin à l’aide d’un applicateur. L’anneau vaginal imprégné d’oestrogènes est fait d’un plastique flexible. Il s’insère au fond du vagin et doit être changé tous les 3 mois. La plupart des femmes le tolèrent bien, mais certaines jugent qu'il est inconfortable ou qu'il a parfois tendance à se déplacer et à sortir du vagin.
En début de traitement, lorsque la muqueuse vaginale est très mince, il arrive que les oestrogènes appliqués localement dans le vagin se diffusent dans le corps. Cependant, aucune conséquence néfaste sur la santé à long terme n’a été rapportée aux doses recommandées.
3- Traitements non hormonaux
Des médicaments non hormonaux peuvent contribuer à atténuer certaines manifestations de la ménopause.
Contre les bouffées de chaleur
Des études laissent croire que certains antidépresseurs pourraient diminuer les bouffées de chaleur (mais l’effet est moindre que celui de l’hormonothérapie), qu'il existe ou non une dépression sous-jacente. Cette option peut représenter un choix intéressant pour une femme qui a des symptômes dépressifs et des bouffées de chaleur, mais qui ne souhaite pas prendre d'hormones.
On peut utiliser un complémént alimentaire comme:
Sérélys est un complément alimentaire à l'efficacité scientifiquement prouvée et qui est sans activité phytoestrogénique. Il contient des extrait cytoplasmiques purifiés de pollens afin de contribuer au bien-être pendant la ménopause. Ces derniers aident à diminuer les bouffées de chaleur et à se sentir plus énergique en cas de fatigue ou d'épuisement passager.
Contre la sécheresse vaginale
Le gel hydratant Replens® s’est avéré un hydratant vaginal efficace pour soulager les démangeaisons et l’irritation ainsi que les douleurs durant les relations sexuelles. Il s’applique tous les 2 à 3 jours.
Contre les changements d'humeur
L'usage d'antidépresseurs, d'anxiolytiques et de somnifères ne devrait pas faire partie de l'arsenal des soins de base à la ménopause. Leur prescription doit répondre aux mêmes critères et à la même rigueur que pour toute autre période de la vie.
Contre l'ostéoporose
Plusieurs médicaments non hormonaux servent à augmenter la densité osseuse et à diminuer les risques de fracture. Voyez la section Traitements médicaux de la fiche Ostéoporose.
Contre les problèmes de sommeil
Quelques idées pour faciliter le sommeil : pratiquer de l’exercice physique régulièrement, utiliser divers moyens pour relaxer (respiration profonde, massage, etc.), éviter la caféine et l’alcool et boire une tisane de camomille ou de valériane avant le coucher. Voyez aussi Mieux dormir - Guide pratique.
Vie sexuelle
Des études tendent à montrer que les femmes ayant une vie sexuelle active ont moins de symptômes à la ménopause que celles qui ont une vie sexuelle peu ou pas active.Quoi qu'il en soit, il est évident qu'une ménopause ponctuée de nombreux symptômes perturbe la vie sexuelle. On peut néanmoins conserver une vie sexuelle active et satisfaisante en recourant à une hormonothérapie par voie vaginale, à un hydratant vaginal ou à un lubrifiant.
Rappelons que l'exercice peut également éveiller le désir chez les femmes. Pour maintenir la libido active, il est également important de maintenir une bonne communication avec le conjoint et de bien gérer le stress en général (travail, etc.).
Testostérone La prescription de testostérone aux femmes ménopausées demeure encore un phénomène marginal . Cependant, de plus en plus de médecins le font pour restaurer et stimuler la libido, notamment chez les femmes ayant subi l’ablation chirurgicale des deux ovaires. Les effets indésirables potentiels de l'utilisation de la testostérone chez la femme sont encore mal connus. Il faut donc considérer ce traitement comme expérimental.
Consultez notre fiche Dysfonction sexuelle féminine.
Suppléments La seule recommandation officielle concerne l'usage des suppléments de calcium et de vitamine D pour combattre l'ostéoporose, dans certains cas. Pour plus de détails, voyez la fiche sur l'ostéoporose ainsi que celles consacrées à ces 2 produits.
Pour aller plus loin
Actualités
•Œstrogènes et risques cardiovasculaires chez les femmes ménopausées (juin 2012)
•Traitement de la ménopause et cancer du sein : commencer tôt ne limite pas le risque (septembre 2009)
•Impact de la prise de progestatifs oraux seuls avant la ménopause sur le risque de cancer du sein (34,7 ko) (avril 2007)
Thématiques apparentées
•Lire le dossier d’information sur l’ostéoporose
•Lire le dossier d’information sur le cancer du sein
Documents à consulter
•Information sur le traitement hormonal substitutif de la ménopause (ANSM, juin 2007)
•Traitements hormonaux de la ménopause : Tous coupables ? Quels bénéfices ? Quels risques ? Quels choix ? (3,8 Mo)
Réunion conjointe du Comité d'Interface Reproduction Humaine et de la Société Française d'Endocrinologie - Mars 2004
•Hormone Therapy for women in 2012. North American Menopause Society (en anglais)
La recherche sur la ménopause
docteur zemmouri najib gynecologue ,cabinet gynecologie Rabat Maroc, menopause ,climatere uterin, myomectomie pathologie
Site web France
docteur zemmouri najib gynecologue ,cabinet gynecologie Rabat Maroc, fibrome uterin, myomectomie pathologie
Site web France
•
Ce chapitre est fait avec la collaboration de sociétés savantes comme l’IINSERM et le GEMVI (Groupe d'Etude sur la Ménopause et le vieillissement hormonal est un groupe multidisciplinaire de réflexion sur la ménopause et le vieillissement hormonal qui est animé par un Comité Scientifique de 25 membres, issus de 9 spécialités médicales ou chirurgicales